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Quelque chose à te dire (Carole Fives)

note: 5délicieusement machiavélique Marie - 8 mars 2023

Elsa Feuillet est une romancière qui en plus d’être en mal d’inspiration a bien du mal à percer dans le milieu littéraire. Elle voue par ailleurs une totale admiration pour l’autrice Béatrice Blandy qui contrairement à elle connaît un succès retentissant.

Lorsque cette autrice qu’elle adule décède d’un cancer, elle va être contactée quelques mois plus tard par Thomas, son mari tout juste veuf. Celui-ci sait qu’Elsa est une admiratrice des textes de son épouse et souhaite la rencontrer. Une idylle va rapidement se nouer entre eux.

Un autre monde s’ouvre pour Elsa qui va entrer dans la vie de Béatrice Blandy et prendre sa place auprès de son mari. Elle a accès à tout dans l’appartement de Thomas, sauf le bureau de la romancière qui lui est interdit. Mais cette fascination pour cette auteure disparue est si forte qu’Elsa se lance dans un jeu dangereux où il est bien difficile de savoir qui manipule qui…

Dans ce roman psychologique la tension monte crescendo. Le malaise s’installe grandissant face à cette femme qui ne cesse de se comparer à une autre et dont l’obsession flirte avec la folie. Un vrai coup de cœur pour ce récit où la manipulation est présente à chaque page !

Trois soeurs (Laura Poggioli)

note: 5Une lecture puissante et engagée Marie - 2 novembre 2022

Krestina, Maria et Angelina sont 3 sœurs qui ont grandi en Russie dans les années 2000. Elles ont subi pendant des années l’horreur d’un père violent et incestueux. Jusqu’au jour où pour arrêter ce déferlement de brutalité sans nom elles en viennent au meurtre. A travers ce fait divers réel, Laura Poggioli évoque cette Russie qu’elle a bien connue lorsqu’elle était étudiante. Elle nous parle de ce pays qu’elle connaît de l’intérieur et auquel elle est profondément attachée. En alternant l’histoire des soeurs Khatchatourian et ses souvenirs personnels, l’autrice nous livre un texte saisissant sur le patriarcat, le phénomène d’emprise et les violences faites aux femmes. On en apprend beaucoup sur la société russe, ses traditions et ses modes de pensée.
Un récit glaçant, entre fiction et réalité qui raconte cette Russie contemporaine de manière nuancée, loin de tout manichéisme.

Nos rendez-vous (?liette Abécassis)

note: 5Le droit à une seconde chance Marie - 11 décembre 2020

Amélie et Vincent se rencontrent sur les bancs de l’université. Ils se plaisent mais parce que ni l’un ni l’autre n’a osé faire le premier pas, parce que ce n’était peut-être pas le bon moment, ils laissent entre eux une histoire qui n’aura même pas eu le temps d’éclore. Un roman qui raconte l’histoire de ces amours manqués, avec sensibilité, grâce et poésie. Une superbe histoire d’amour contrariée par le poids des convenances, et par les hésitations de deux êtres qui ne se sont jamais vraiment oubliés. L’écriture est magnifique, l’émotion palpite à chaque page. Envoûtant !

Nos rendez-vous (?liette Abécassis)

note: 5Le droit à une seconde chance Marie - 5 juin 2020

Amélie et Vincent se rencontrent sur les bancs de l’université. Ils se plaisent mais parce que ni l’un ni l’autre n’a osé faire le premier pas, parce que ce n’était peut-être pas le bon moment, ils laissent entre eux une histoire qui n’aura même pas eu le temps d’éclore. Un roman qui raconte l’histoire de ces amours manqués, avec sensibilité, grâce et poésie. Une superbe histoire d’amour contrariée par le poids des convenances, et par les hésitations de deux êtres qui ne se sont jamais vraiment oubliés. L’écriture est magnifique, l’émotion palpite à chaque page. Envoûtant.

Rivage de la colère (Caroline Laurent)

note: 5Maurice, mon Amour Marie - 24 avril 2020

En 1968, l’Ile Maurice devient indépendante. L’archipel des Chagos, rattaché à Maurice est alors vendu aux britanniques qui contraignent les Chagossiens à quitter leur île afin de la transformer en base militaire. À travers le personnage de Marie-Pierre Ladouceur, Caroline Laurent raconte l’histoire de tout un peuple qui s’est vu injustement expulsé et arraché à sa terre pour se voir regroupé dans des bidonvilles sur l’Ile Maurice avec pour toute perspective le travail de la canne à sucre. Une fresque romanesque bouleversante qui révèle un pan largement méconnu de l’histoire coloniale. L’histoire d’un combat toujours brulant d’actualité puisque les Chagossiens luttent encore aujourd’hui pour retrouver leur archipel alors que les britanniques refusent toujours la rétrocession des terres à l’Ile Maurice. Une fiction captivante.

Là où chantent les écrevisses (DELIA OWENS)

note: 5Sauvage solitude Marie - 20 avril 2020

Au cœur des marais de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Sud, vit Kya une jeune fille que la vie n‘a pas épargnée. Abandonnée successivement par sa mère, ses frères et sœurs et son père, Kya va poursuivre son apprentissage de la vie, seule et en étroite symbiose avec la nature. Pour survivre dans cette maison précaire qu’on lui a laissé et dépasser sa solitude, elle va apprendre à connaitre et à maîtriser le marais et toute la faune et la flore qui y vit. On suit avec fièvre la construction de cette jeune fille confrontée à l’abandon et à la difficulté de lier des relations lorsque les préjugés vous collent à la peau. Un roman envoûtant, doux et amer qui vient célébrer la vie sauvage, l’amour et la solitude.

Oeuvre non trouvée

note: 5Mais qui est le père? Marie - 3 avril 2020

Un jour en rentrant d’un chantier sur lequel il travaille, Bobby jeune trentenaire, surprend sa compagne avec son meilleur ami Max. Fou de rage, il quitte la maison pour reprendre ses esprits. À son retour, il retrouve Julie et prend des nouvelles de ses enfants. Bobby est totalement abasourdi lorsque la jeune femme lui répond qu’ils n’ont pas d’enfants. Il comprend alors que ceux qu’ils considèrent comme ses enfants sont en fait ceux de Max… Un roman astucieux qui joue avec ses personnages pour mieux créer la confusion chez nous et brouiller les pistes. L’auteur s’amuse ainsi à faire basculer de manière subtile et presque à notre insu nos certitudes. Ce titre à l’atmosphère nébuleuse interroge la parentalité et vient porter un regard tendre et cynique sur la génération des trentenaires.

Et toujours les forêts (Sandrine Collette)

note: 5Survivre à l’apocalypse Marie - 10 mars 2020

Corentin est né alors que sa mère ne voulait pas de lui. Malmené dès son enfance, balloté de foyers en foyers, sa mère l’abandonne chez la vieille Augustine dans la vallée des Forêts. C’est ici que Corentin va pouvoir grandir choyé et élevé par une personne aimante. Un beau jour, c’est le chaos. Quelque chose s’est produit, et tout a été détruit : vie humaine, faune, flore…plus rien n’existe. Corentin est un des rares survivant. Commence alors une vie d’errance, dans un monde sans bruit, sans vie hormis la sienne… Un gros coup de cœur pour ce roman à la force évocatrice puissante, qui nous fait côtoyer horreur et pur moments de grâce, que l’on lit d’une traite et que l’on referme le souffle coupé.

Protocole gouvernante (GUILLAUME LAVENANT)

note: 4Réveillez-vous ! Marie - 29 janvier 2020

Dans une banlieue pavillonnaire un couple aisé embauche une jeune femme pour s’occuper de leur fille Elena. Dès le départ, il est évident que la gouvernante joue un rôle à travers ses agissements, puisqu’elle suit à la lettre un protocole imaginé par un certain Lewis. Tout n’est donc qu’artifices et on sent doucement le malaise s’immiscer. L’auteur délivre ici un portrait sombre de notre société où chacun mène une vie ordonnée, rythmée et prévisible. Et si justement le protocole était là pour éveiller les consciences et inviter à être plus réceptif au monde qui nous entoure ? Un roman aux allures de conte philosophique particulièrement surprenant !

Girl (EDNA O'BRIEN)

note: 5Au cœur de la violence Marie - 17 décembre 2019

En avril 2014 au Nigeria, 276 lycéennes sont enlevées par la secte islamique Boko Haram.
Edna O’brien nous entraine ici dans le quotidien de la jeune Maryam, kidnappée avec ses amies et emmenée dans une forêt pour devenir esclave domestique et sexuelle. Ce roman nous plonge au plus profond de la barbarie humaine. Et pourtant, dans ce récit effroyable une lueur d’espoir apparaît : la jeune fille parvient à s’échapper avec son bébé.
Le personnage de Maryam est puissant, d’une dignité incroyable et nous fait côtoyer inhumanité et moments de grâce. Une lecture éprouvante mais un texte très fort servi par une écriture fiévreuse et somptueuse.

Un funambule sur le sable (Gilles Marchand)

note: 5être différent dans un monde ultra-normalisé Marie - 5 juillet 2018

Stradi est en apparence un garçon tout à fait normal. A un détail près : il est né avec un violon dans la tête. Et si du fait de cette particularité il a toujours un air de musique dans la tête, le problème c’est que tout le monde peut l’entendre également. A l’école, c’est un véritable handicap pour lui. Il n’est pas invité aux anniversaires et tout le monde le trouve bizarre… Mais heureusement il va croiser la route de Max, un camarade de classe avec qui il va pouvoir partager ses rêves et ses espoirs, et celle de Lélie, une jeune fille dont il est follement amoureux. Ce superbe roman à mi-chemin entre le réel et l’imaginaire apporte un regard original sur la différence et le handicap. Le lecteur évolue dans un univers poétique où règnent l’absurde et la fantaisie. Un roman tout en douceur qui fait vraiment du bien !

Oeuvre non trouvée

note: 5Un été ensorcellant Marie - 2 mai 2018

Au Pays Basque, peu de temps avant la première guerre mondiale, Jean-Marc Montjean jeune médecin de campagne tombe éperdument amoureux de la belle et mystérieuse Katya Treville. Arrivée dans la petite ville depuis peu, la jeune femme vit dans une maison isolée avec son père et son frère jumeau Paul. Les deux jumeaux partagent une relation très ambigüe et semblent cacher bien des secrets. Dans ce roman psychologique, manipulation, suspens et secrets de famille sont en rendez-vous. L’auteur aborde ici les débuts de la psychiatrie et emporte son lecteur vers un épilogue glaçant et pour le moins inattendu.

Ces rêves qu'on piétine (Sébastien Spitzer)

note: 5Au cœur du reich Marie - 22 mars 2018

Avril-Mai 1945. Le Reich vit ses dernières heures. Magda Goebbels, son mari, leurs 6 enfants ainsi qu’Hitler et Eva, sa compagne, sont retranchés dans un bunker à Berlin. A travers la figure de Magda, femme du ministre de la propagande nazie, Sébastien Spitzer (historien de formation) revient sur l’enfance de cette dernière, son parcours pour devenir première dame du III Reich jusqu’à l’empoisonnement de ses enfants et son suicide le 1er mai 1945. Ce roman relate en parallèle l’histoire de Judah, Fela et Ava, tous rescapés des camps de concentration et désormais dépositaires de cette Mémoire. Coup de cœur pour ce premier roman époustouflant, extrêmement documenté, qui sur un ton juste réaffirme plus que jamais l’importance absolue du devoir de mémoire.

Oeuvre non trouvée

note: 3Promesses brisées Marie - 10 février 2018

Deux amies, Veronica et Marieke apprennent la disparition d’une de leur tante qui leur est proche. Le jour de l’enterrement, elles rencontrent des personnes dont elles n’avaient jamais entendu parler et qui pourtant étaient très liées à la défunte. Quels secrets cachaient donc leur tante Klara ? Qui sont réellement ces amis qu’elle fréquentaient ? Et pourquoi Klara cachait-elle à Veronica et à Marieke ce voyage qu’elle faisait tous les ans à San Francisco ? Les deux amies vont entamer un périple sur les traces de leur tante pour tenter d’obtenir des réponses à leurs questions. Ce voyage viendra bouleverser leur amitié et remettre en question beaucoup de leurs certitudes. Un joli roman mélancolique sur l’ambivalence de la mémoire et la complexité des relations humaines.

Oeuvre non trouvée

note: 4Emma Bovary des temps modernes Marie - 27 décembre 2017

On retrouve avec plaisir l’univers de Claudie Gallay où s’entremêlent amour de l’art, douceur et bienveillance. L’héroïne du roman est Jeanne, jeune mère de famille quadragénaire fascinée par Marina Abramovic, une artiste serbe à l’esprit provocateur. Jeanne mène une vie très ordonnée, heureuse mais sans surprise à l’opposé de cette femme qui n’hésite pas à se mettre en scène dans des performances artistiques dangereuses et audacieuses. Les retrouvailles avec son amour de jeunesse vont amener Jeanne à réinterroger son existence. Et si elle osait vivre ses rêves ? C’est une vie ordinaire que Claudie Gallay déroule au fil des pages, où chacun pourra certainement trouver un écho à sa propre existence. Un roman tout en tendresse et poésie qui vient célébrer la puissance de l’Art qui a ce pouvoir de bouleverser, transformer et réveiller les hommes.

Summer (Monica Sabolo)

note: 5Famille en eaux troubles Marie - 24 novembre 2017

Summer. Un mot qui évoque les beaux-jours et l’insouciance. C’est aussi le prénom d’une jeune fille de 19 ans, brillante, à l’avenir prometteur, qui attire tous les regards par sa beauté solaire. Un jour, à l’occasion d’un pique-nique en bordure du Lac Léman, Summer disparaît mystérieusement laissant ses amis et ses proches désemparés. Noyade, fugue ou enlèvement ? 25 ans après, la question reste sans réponse et son frère Benjamin ne parvient pas à faire le deuil de cette disparition inexpliquée. Gros consommateur d’anxiolytiques et suivi depuis des années par un thérapeute, Benjamin revit continuellement cette funeste journée pour tenter de comprendre. Dans ce roman psychologique et teinté de nostalgie, le lecteur est happé dans un monde onirique et poétique où s’entremêlent drame familial, non-dits et culpabilité. L’univers aquatique est omniprésent dévoilant petit à petit une famille aux secrets sombres et glauques prête à tout pour sauver les apparences, jusqu’au dénouement final vraiment inattendu.

Sucre noir (Miguel Bonnefoy)

note: 5L’or noir du Venezuela Marie - 28 septembre 2017

XVIIe siècle. Le vaisseau du capitaine Henri Morgan échoue dans les Caraïbes, emportant avec lui rubis, diadèmes, pièces d’or et bien d’autres merveilles encore. Au fil du temps ce naufrage s’est transformé en une véritable légende et beaucoup de chercheurs d’or et d’aventuriers espèrent pouvoir un jour faire fortune. Trois siècles plus tard, des villages sont sortis de terre, des populations se sont installées dans la forêt vénézuélienne… mais le trésor est toujours resté introuvable. L’arrivée de Severo Bracamonte, un explorateur va venir bouleverser la vie jusque-là tranquille des Otero, une famille vénézuélienne. Entre roman d’aventures et conte philosophique, Miguel Bonnefoy nous entraine dans une fabuleuse histoire avec des descriptions flamboyantes et poétiques. Sous une apparente légèreté, ce roman délivre également une belle réflexion sur notre époque et aborde de manière détournée la situation économique du Venezuela. Un roman additif à ne pas rater !

Oeuvre non trouvée

note: 4Jalousie quand tu nous tiens… Marie - 29 mars 2017

A 60 ans, Soledad n’accepte pas que son amant, Mario, un jeune homme de 30 ans la quitte pour retourner auprès de son épouse. Elle décide alors d’embaucher le bel Adam, un escort boy, pour le rendre jaloux et se venger. Mais un évènement inattendu va lier Adam et Soledad de manière irrémédiable. Cette femme en quête perpétuelle d’amour et de passion va se retrouver aux prises avec une relation complexe et ambigüe qui va remettre en question toutes ses certitudes. Solitude, vieillissement, rapport au corps, amour et Art sont au cœur de ce récit qu’on ne peut plus lâcher une fois commencé. Et pour achever de vous convaincre de vous précipiter sur ce titre, sachez que Rosa Montero parsème son roman d’anecdotes croustillantes sur des auteurs « maudits » tels que Maupassant, Anne Perry ou encore Thomas Mann : on se régale !

No home (YAA GYASI)

note: 5Une formidable saga familiale Marie - 10 février 2017

Du Ghana aux États Unis et des années 1700 à nos jours, ce sont pas moins de 7 générations que nous fait rencontrer Yaa Gyasi dans ce premier roman époustouflant, qui vient retracer 300 ans d’histoire de l’esclavage. Ces 14 personnages liés par le sang, vont prendre la parole au fil de 14 chapitres, et chacun d’eux, qu’ils soient victimes ou complices du système esclavagiste, vont nous éclairer sur cette période sombre de l’Histoire. La narration atypique, qui suit l’arbre généalogique de deux sœurs qui ne connaitront jamais, apporte une force incroyable à ce roman et la notion de transmission prend alors tout son sens. On sort de cette lecture bouleversé par les destins de ces hommes et femmes, qui malgré les épreuves rencontrées se sont battus pour leur liberté. Un roman de la rentrée littéraire d’hiver à ne pas rater !

Oeuvre non trouvée

note: 4Le rêve américain à tout prix ? Marie - 23 décembre 2016

Tous les matins, Jende, camerounais exilé au Etats Unis se réjouit de travailler comme chauffeur auprès de Clark, homme d’affaires chez Lehmann Brothers. Grâce à cet emploi, le jeune homme a pu faire venir sa femme Neni qui aspire à devenir pharmacienne, et son fils âgé de 4 ans. Ce roman met ainsi en scène ces deux familles à l’opposée l’une de l’autre, celle de Jende prête à tout pour obtenir la green card et celle de Clark, l’archétype du self-made man. Toutes les deux vont se côtoyer et se fréquenter, mais quand la crise des subprimes éclate en 2008 c'est tout leur univers qui va voler en éclats. Un roman emplit d’émotion qui aborde le thème du déracinement et qui vient mettre en lumière l'emprise du rêve américain sur les familles immigrées. Un petit coup de cœur assurément !

Oeuvre non trouvée

note: 5Attention, chef d'oeuvre! Marie - 4 novembre 2016

Un récit sensoriel puissant où le héros ne prononcera pas une seule parole tout au long du roman. On suit le déroulé de la vie d’un homme solitaire, dont on ne connaitra pas non plus le nom, qui s’ouvre doucement au monde au gré des géographies qu’il traverse et des personnes qui croisent sa route. A chaque étape de vie de ce garçon correspond un style d’écriture. Ainsi roman épistolaire, roman érotique et roman de guerre s’entrelacent pour proposer un roman d’apprentissage prodigieux qui revisite le mythe de l’enfant sauvage avec grâce et poésie.

Oeuvre non trouvée

note: 4A chacun sa vérité ! Marie - 14 mai 2016

Henry le dit lui-même. Il est un homme banal et insignifiant. Et pourtant le voilà devenu un écrivain adulé du grand public. Mais ce que personne ne sait, c’est qu’il ne doit cette renommée qu’à sa femme qui écrit pour lui dans l’ombre. Et le couple a mis au point une supercherie parfaite : Martha sa femme écrit la nuit et lui le jour est sous le feu des projecteurs pour assurer la promotion des best sellers. Mais dans cette routine parfaitement bien organisée, Henry introduit un élément qui va tout faire basculer. Une liaison avec son éditrice, la jolie Betty. Le jour où Henry apprend que sa maitresse est enceinte de lui et menace de tout raconter à sa femme, il prend peur. Son empire est en train de s’effondrer. Calmement et avec un parfait sang-froid il recherche la solution parfaite. Il tergiverse et finit par trancher en choisissant d’éliminer sa maitresse. Cela aurait pu être le plan idéal … s’il n’avait pas fait une erreur fatale en se trompant de cible et en faisant disparaitre sa propre femme. A partir de là, Sasha Arango nous entraine dans un thriller haletant où l’on suit pas à pas, le plan machiavélique de Henry pour préserver sa petite vie bien tranquille d’auteur à succès. Et le résultat est plutôt glaçant tant le personnage est méthodique et déterminé dans ses actes. On entre véritablement dans la peau d’un psychopathe en assistant à toutes ses réflexions, hésitations, manipulations et sa façon bien personnelle de dessiner la vérité. Et pourtant, bien que confronté à un être parfaitement immoral, on se prend à apprécier le héros, tant il est sans scrupules et prêt à toutes les audaces. Ce roman en entremêlant humour pince-sans rire et humour noir nous entraine dans une enquête policière trépidante et endiablée avec une galerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres. L’épilogue m’a un peu laissé sur ma faim, mais je pardonne ce final un peu facile tant j’ai pris de plaisir à suivre ce vrai-faux roman policier fantaisiste et déjanté !

Someone (ALICE MCDERMOTT)

note: 5A day in the Life Marie - 24 octobre 2015

Marie est née dans les années 1930 à Brooklyn, dans un quartier où vivent un grand nombre de familles d’origine irlandaise. Ce roman mélancolique et teinté de nostalgie suit le parcours de vie de cette femme, de ses premiers pas de fillette jusqu’à sa vie de mère. C’est à travers son regard que le lecteur découvre les joies et les peines de ce quartier de New York. Il n’y a pas vraiment de fil conducteur dans ce roman, mais des instantanés de vie mis bout à bout, les moments clés de la vie de Marie venant jalonner cette chronique du début du siècle. Alice McDermott dresse ainsi le portrait d’une femme ordinaire qui souhaite seulement vivre sa vie avec quiétude. Le rythme du roman est assez lent, l’écriture sensible et plutôt sensorielle. Comme pour indiquer au lecteur qu’il faut vivre en prenant le temps d’être attentif à tous ces petits moments, ces petits riens, qui assemblés constituent finalement une vie. En arrière-plan, on perçoit également les grands évènements du début du siècle : conflits mondiaux, crise économique et les balbutiements de l’American way of life. Petite et grande histoire viennent ainsi s’entremêler avec justesse. Une jolie lecture, tout en douceur, qui vient interroger le sens que l’on donne à une vie.

Oeuvre non trouvée

note: 5En route vers l'enfer Marie - 25 juillet 2015

Ce roman paru en 1929, (et censuré dès sa sortie) décrit l’enfer vécu par l’équipage d’un « bâteau-usine ». Confrontés à une météo plus qu’éprouvante, la présence d’un contremaître impitoyable et des conditions de travail inhumaines, les marins et ouvriers du navire vont peu à peu prendre conscience que seule leur union leur permettra de résister et se faire entendre. Dans ce roman, pas de destin individuel, c’est le collectif qui domine pour mieux montrer la force que représente la solidarité, l’entraide et l’organisation collective. A travers le microcosme de ce bâteau-usine, l’auteur dénonce le capitalisme à outrance, peu soucieux des vies humaines quand il s’agit de préserver des empires financiers. Un gros coup de cœur pour ce roman, écrit par un écrivain doté d’une forte conscience politique qui paiera de sa vie son engagement militant.

Americanah (Chimamanda Ngozi Adichie)

note: 5Une critique cinglante de la société bien-pensante américaine Marie - 18 juillet 2015

Après plus d’une dizaine d’années passées aux Etats-Unis, Ifemelu, jeune nigerianne décide de regagner Lagos, la ville qui l’a vue grandir. A quelques jours de ce grand retour chez elle, c’est dans un salon de coiffure américain, que la jeune femme se remémore sa jeunesse au Nigeria et ses premiers moments passés en Amérique.
Jeune fille, elle avait rêvé de venir vivre sur ce grand continent, avec son petit ami, Obinze. Finalement c’est elle qui partira la première, abandonnant en Afrique son grand amour. Venue tout d’abord pour faire ses études, Ifemelu découvrira la dureté des petits boulots, et connaitra la souffrance de l’exil. Elle prendra également conscience des discriminations dont les noirs sont victimes. Car si jusqu’à présent elle n’avait jamais pensé que sa couleur de peau pouvait avoir une influence sur sa vie, elle comprend qu’en changeant de continent le regard que l’on porte sur elle a changé également.
Ce roman nous livre une grande quête sur l’identité, et invite à réfléchir sur le rôle joué par les apparences. Avec un style à la fois tendre et acéré, Chimamandi Ngozi Adichie porte un regard lucide sur les réalités de l’exil et la difficulté de rester soi-même tout en souhaitant s’intégrer dans un monde globalisé. Un gros coup de cœur pour ce roman, qui se lit d’une traite en mêlant subtilement « petite » et grande histoire.

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